Vivre sur le phare maudit de Tévennec ou « Lumière sur Tévennec »

« Lumière sur Tévennec » relève le défi de renouer avec la grande tradition des gardiens de phares en mer: passer 60 jours en solitaire dans l’enfer de Tévennec. La réputation maritime internationale de Tévennec comme phare en mer parmi les plus dangereux, à l’instar de son voisin Ar-Men à quelques kilomètres, apporte à cette aventure humaine sa dimension unique.

En exclusivité pour MarinaReservation.com un entretien avec M. Marc Pointud, le président de La Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises, qui passe 60 jours sur le phare maudit de Tévennec, dans le but de sensibiliser l’opinion publique sur le devenir des phares, en France. Mais aussi pour vivre une expérience, hors du commun.

Phare de Tévennec

1. Quel est le but de cette initiative sans précédente en France et même en Europe?

Trois objectifs :
– Médiatiser le patrimoine des phares en mer, l’intérêt de le préserver et en premier lieu le patrimoine de Tévennec, phare emblématique en France, unique maison-phare en pleine mer.
– Faire connaître l’action de la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises qui a en charge la restauration de Tévennec pour à terme en faire une résidence d’artiste
– Démarche personnelle d’isolement dans un haut lieu, projet que j’ai en tête depuis très longtemps, pour écrire.

2. Qu’est que signifie pour vous ce défi de passer deux mois en solitaire dans la maison-phare de Tévennec ?

Nous souhaitons restaurer la présence humaine dans les phares en mer, en belle saison bien sûr.
Cette démarche est dans cette lignée. C’est une recherche personnelle. Une sorte d’introspection, de retraite, de mise en situation. Une initiation peut-être.
Un défi aussi contre soi-même.

Phare de Tévennec

Source de la photo: vice.com

3. Comment passez-vous vos journées et vos nuits à Tévennec? Quel est votre programme quotidien ? Comment se voit le ciel pendant les nuits dans la maison-phare?

La matinée est consacrée à la communication (médias, émails). Je suis là pour cela et faire connaître notre action. Il ya aussi les travaux domestiques, la préparation des repas. L’après midi, selon le temps, j’écris. Mais l’actualité, comme un coup de temps, peut modifier cette routine.
Lorsque le ciel est clair le spectacle de la voûte étoilée est extraordinaire. Il n’y a pas de lumière parasite ici. Ces jours-ci il y a eu aussi de superbes reflets de la pleine lune sur la mer.

4. La légende raconte que cet édifice est hanté. L’Ankou, cette figure celte, personnification de la mort, rôderait dans les parages. Avez vous entendu… des bruits ? Ou … des fantômes?

Jusqu’à présent rien… Il faut replacer ces histoires dans le contexte du XIXème siècle. Légendes, superstition et religion se mêlaient. Les gardiens étaient sans aucune communication, vraiment isolés. Ce n’est pas mon cas et nous sommes au XXIème… Donc pas encore cu l’Ankou. Heureusement, car celui qui le voit meurt dans l’année… Mais le séjour n’est qu’à la moitié de son temps….

5. Qu’est que signifie pour vous vivre loin de la foule déchaînée?

Je suis plutôt solitaire par nature. Une habitude de la vie en mer sans doute. Loin de la foule déchaînée est plutôt un soulagement. Bien des choses dites importantes passent d’ici pour des énervements passagers…

Marc Pintoud

Source de la photo: letelegramme.fr

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